Souvenez-vous début 2021, Facebook supprimait le compte de Donald Trump ! L’ex-président américain avait alors annoncé dans la foulée la création de son propre réseau social. C’est officiel avec le lancement de « Truth Social », une plateforme qui appartient au nouveau groupe « Trump Media & Technology ».

Donald Trump a annoncé le 20 octobre le lancement de Truth Social : son propre réseau social. 

En janvier 2021, Facebook, Twitter et YouTube bloquaient ses comptes, l’accusant d’avoir utilisé leurs plateformes dans le but d’inciter ses partisans trumpistes à la violence dans le cadre de l’attaque contre le Capitole.

Donald Trump déclare dans son communiqué : «résister face à la tyrannie des géants des technologies, qui ont utilisé leur pouvoir unilatéral pour réduire au silence les voix dissidentes en Amérique.» 

Truth Social appartiendra donc au nouveau groupe « Trump Media & Technology (TMTG). Cette structure va également proposer un service de vidéo à la demande et des podcasts « non woke », précise le communiqué. 

Petit rappel, «Être woke» en anglais «being woke» («être éveillé»), est une formule apparue au sein de la communauté afro-américaine aux États-Unis, explique Pierre Valentin auteur de L’idéologie woke (Fondapol) consacré au phénomène. Née au XXe siècle, la formule prend de l’ampleur une fois que le mouvement contre les inégalités raciales Black Lives Matter l’emploie dès 2013.

«Etre woke» ? Le contraire d’«endormi»; c’est être conscient des injustices sociales, politiques, et lutter contre le racisme et l’oppression vécue par certaines minorités. Une lutte radicale portée par les militants antiracistes, féministes et LGBT. Ainsi, des divisions violentes dans les universités apparurent, avec des étudiants qui se ne retrouvent pas dans le mouvement, mais aussi des enseignants qui souhaitent en débattre et finissent harcelés par leurs étudiants, avant de démissionner.

Comment Donald Trump justifie-t-il le lancement de son réseau « Truth Social » ?

Il déclare : «Nous vivons dans un monde où les talibans ont une énorme présence sur Twitter alors que votre président américain préféré est réduit au silence. C’est inacceptable», poursuit Donald Trump. 

Suite à son bannissement de Twitter, il s’est rapidement remis en campagne suite à son départ de la Maison Blanche. Entre meetings et communiqués, il soutient ses candidats fidèles pour les élections-clés de mi-mandat (midterms) de novembre 2022.
Bien sûr les élections présidentielles américaines de 2024 sont sa vraie priorité…L’occasion pour lui de continuer à répéter ses accusations d’élection « volée » par les démocrates et Joe Biden en 2020.

On peut donc attendre de la part de Truth Social d’être une plateforme assez particulière…nous vous laisserons en juger !

Assaut contre le Capitole

Donald Trump est évincé de Facebook, Twitter et YouTube après le violent assaut contre le Capitole mené par ses partisans.

Twitter avait exclu Donald Trump «indéfiniment à cause du risque de nouvelles incitations à la violence», le coupant de ses près de 89 millions d’abonnés. Il a été privé de son porte-voix favori, où il avait mené campagne en 2016. L’ex-président avait alors promis la création d’un réseau social.

Il a brièvement lancé en mai 2021 un blog ! En réalité un simple onglet sur son site rassemblant ses communiqués, avant d’y mettre un terme. Cela lui a valu les moqueries d’observateurs convaincus qu’il s’agissait du réseau social promis.

Lancement en 2022

Truth Social sera d’abord accessible en version bêta sur invitation dès novembre 2021. Avant un lancement global au premier trimestre 2022. L’application est déjà disponible en précommande sur l’App Store.   

«Je suis enthousiaste à l’idée de commencer à partager mes idées sur Truth Social», dit Donald Trump, il avait également 35 millions d’abonnés sur Facebook et 24 millions sur Instagram avant son exclusion définitive…

Trump contre la Tech

« Félicitations», a salué dans un communiqué Jason Miller, un ancien conseiller de Donald Trump et désormais patron d’un autre réseau social conservateur baptisé Gettr. «Maintenant, Facebook et Twitter perdront encore plus de parts de marchés», a-t-il ajouté, en dépit de la croissance régulière du nombre d’utilisateurs des deux géants.

En janvier 2021, l’ostracisation soudaine du chef de l’État était qualifiée de censure par les républicains, et globalement saluée par les élus démocrates.

En Europe, elle avait suscité des critiques d’associations et de dirigeants. Notamment celles d’Angela Merkel. Les élites européennes étaient inquiètes du pouvoir des sociétés technologiques sur la liberté d’expression.

Les réseaux sociaux dominants ont alors banni les mouvances conspirationnistes américaines, soutiens affichés de Donald Trump. Elles s’étaient alors réfugiées sur des plateformes moins grand public, dont « Parler », une sorte de Facebook très conservateur. Google, Apple et Amazon ont alors exclus également ce site de leurs résultats de recherche. En effet, il enfreignait leurs règles de modération des contenus, incitant à la violence.

Tirons-en des leçons à l’échelle française en 2022 !

Certains candidats français extrémistes pourront critiquer les réseaux sociaux dominants, ou être présents sur le réseau social de Donald Trump qui sait…