Adam Mosseri, patron d’Instagram, a annoncé plusieurs nouveautés pour renforcer la sécurité de ses utilisateurs adolescents. Parmi ces nouveautés se trouve notamment le contrôle parental, annoncé pour mars 2022. Ces annonces tombent juste avant l’audition du PDG devant le sénat américain.
Ces nouveautés interviennent dans un contexte de tensions pour Meta, anciennement Facebook, juste avant l’audition d’Adam Mosseri devant le Sénat américain. Depuis les Facebook Files, Instagram est pointé du doigt pour les répercussions psychologiques sur les adolescents.
Plus de contrôle des parents sur l’usage d’Instagram par les adolescents.
Avec les révélations du Wall Street Journal et les Facebook Files, les réseaux sociaux du groupe Meta sont dans la tourmente. Face aux accusations, plusieurs fonctionnalités ont été annoncées, pour renforcer la sécurité des plus jeunes utilisateurs d’Instagram.
En mars 2022 de nouvelles fonctions plutôt destinées aux parents apparaîtront. Il deviendra possible pour ces derniers de connaître la durée que passent leurs enfants sur Instagram. En effet, ils pourront fixer des limites à leur temps d’utilisation. Une autre fonctionnalité importante permettra de faciliter le dialogue adultes / enfants. Ces derniers pourront informer leurs parents en signalant quelqu’un à leur entourage proche.
Dès 2022, les mentions Instagram des mineurs en commentaire deviendront interdites. Ils ne verront plus leurs contenus intégrés dans des Réels par des adultes qui ne les suivent pas. Il est déjà impossible pour eux de recevoir des messages de personnes majeures qui ne les suivent pas. En plus, la fonction « Sensitive Content Control » (contrôle du contenu sensible), a été lancé en juillet 2021. Elle « permet aux utilisateurs de décider de la quantité de contenu sensible à afficher ». Une extension de l’option « Limiter encore plus », « au-delà d’Explore » pour les adolescents va aussi arriver.
Depuis quelques mois, les comptes des adolescents basculent aussi automatiquement en mode privé. « Ceci n’est qu’un aperçu de notre travail. Nous continuons également à développer de nouvelles solutions innovantes pour vérifier l’âge des personnes sur Instagram », précise le PDG.
Instagram veut faire prendre des pauses aux adolescents.
Les plus jeunes bénéficieront d’ici janvier 2022 d’une nouvelle fonctionnalité actuellement en test. Le but est de rendre possible la suppression de leur activité en ligne. Les utilisateurs pourront supprimer photos, vidéos et commentaires, en un clic.
Le lancement de « Take a Break« , a déjà été annoncé au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et aux États-Unis. Cette fonction consiste en l’envoi d’une demande de pause à un utilisateur qui swipe sur le feed Instagram depuis trop longtemps. De plus, des rappels pour faire des pauses sont aussi programmables.
Les adolescents recevront plus que les autres ce genre de notifications. Afin de les informer de cette nouveauté, et les pousser à prévoir d’autres pauses. Il leur sera aussi poussé « des conseils d’experts pour les aider à réfléchir et à se réinitialiser », explique Adam Mosseri. Il précise que « les premiers résultats des tests montrent qu’une fois que les adolescents ont défini les rappels, plus de 90 % d’entre eux les maintiennent ». Take a break arrivera pour le monde entier début 2022.
Ensuite, la plateforme explore également d’autres pistes afin d’améliorer la sécurité sur son réseau. Elle se réserve par exemple la possibilité de limiter un peu plus les contenus sensibles auxquels les plus jeunes peuvent être exposés. En effet, une fonctionnalité poussant les utilisateurs vers un autre sujet lorsqu’ils défilent des contenus sur un même sujet depuis un certain temps est également en réflexion.
Meta et Instagram sous pression.
Un grand nombre de nouvelles sécurités arrive simultanément avec l’intervention d’Adam Mosseri devant le Sénat américain, le 8 décembre. L’enjeu étant de savoir si les réseaux sociaux sont dangereux et nuisent aux mineurs. Instagram est tout particulièrement sous pression depuis l’affaire des « Facebook Files », révélés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ancienne responsable chez Facebook. Les documents révélés montraient qu’Instagram accentuait le mal-être des adolescents, selon des études internes.
Des informations qui ont amené un groupe d’universitaires du monde entier à publier une lettre ouverte à Mark Zuckerberg, lundi 6 décembre. Ils incitent Facebook à être plus transparent sur ses propres recherches à propos de l’impact de ses réseaux sociaux sur la santé mentale des enfants et adolescents.
Plusieurs demandes sont formulées dans cette lettre au sujet de Facebook, WhatsApp et Instagram. Citons par exemple l’autorisation d’examens indépendants sur le travail interne de la société. Ou l’obligation de mettre en place un groupe de surveillance scientifique indépendant. « Nous ne pensons pas que les méthodologies vues jusqu’à présent répondent aux normes scientifiques élevées requises pour enquêter de manière responsable sur la santé mentale des enfants et des adolescents » justifient les chercheurs.
Les ennuis du groupe Meta n’ont, pour le moment, pas affecté ses résultats financiers positifs. Les annonces liées à Instagram vont dans le bon sens : elles prouvent que l’entreprise tente d’assumer ses responsabilités.
Mais c’est l’intervention d’une lanceuse d’alerte qui a permis cette prise de conscience…